270923 "Verge d'or"
elle était ma joie de vivre
la mère de nos enfants
et désormais bateau ivre
cargo rempli d’éléphants
je traînasse sur des friches
où rôde mon âme en peine
tu resteras mon fétiche
le roi a perdu sa reine
face au vide qui s’installe
que subsiste-il du passé
une enfilade de stalles
sièges de bois délaissés
usés par tant de prières
messes pour les trépassés
ceux qui sont à la lisière
surtout ne pas ressasser
mais se rendre à l’évidence
tout devrait se transformer
tout et même ton absence
pourrais-je m’accoutumer
forcément tu m’envoies des signes
solidago dans le jardin
des verges d’or ni plus ni moins
relayer ton goût de vivre
et toujours être content
ce rire qui nous délivre
un art éternel fervent
tu ne m’avais pas tout dit
j’étais plus en confiance
on a payé nos crédits
retour de l’insouciance
mais le temps a fait son œuvre
on a du mal à y croire
et qui est à la manoeuvre
qui pousse la balançoire
je te vois sur le frigo
où j’aperçois ton visage
suis-je devenu dingo
fasciné par ton image
l’amour survit à la mort
tant que dure la mémoire
transforme le plomb en or
s’enracine dans l'Histoire