29 avril 2013 THIERRYPERNIN « le mur »
le mur du cimetière s’effrite
dessous le parement la pierre
pas de vivant et pas de faillite
c’est juste l’effet du lance-pierre
un petit caillou sur le grand mur
et le voilà qui perd son enduit
la plaie ouverte côté futur
nous laisse rêveur sur aujourd’hui
côté passé le silence règne
mais pourrait-il en être autrement
le souvenir des absents imprègne
il s’est glissé dans les sédiments
là il produit de larges fissures
quand le masque est tombé ce matin
il a rouvert de vieilles blessures
sortes de balises au destin
tombe la pluie et charrie moi ça
d’abord les humeurs lavées des morts
n’oublie pas les non-dit en deçà
et emporte aussi tout les remords
...
la lumière pénètre les ténèbres
et elle renvoie des ombres portées
celles des résidus de nos mémoires
...
côté présent derrière l’enceinte
un inconnu remplit le kéli
il versera de l’eau sur l’empreinte
par trois fois dessus ses mains salies
à genoux il a retiré l’herbe
fils nettoie la tombe de ton père
il n’a pas oublié le proverbe
la puissance du langage opère
il a aussi pensé au galet
aucune couronne pas de fleurs
et dans la poche de son gilet
genre sacoche du bateleur
notre homme a transporté le caillou
qu’il a déposé sur un amas
un tas de pierres comme des bijoux
au fond du champ du repos là-bas
l’inconnu quitte le cimetière
maintenant il marche d’un bon pas
longeant le mur dans une prière
il met un coup de pied aux gravas